La conférence a été ouverte par le Maire de Berne, Alec von Graffenried, qui a remercié les organisateurs pour le choix du thème. Par la suite, un représentant de chacun des cinq organismes responsables a présenté sa thèse sur la planification et l'exploitation de bâtiments durables et adaptés aux besoins. Le Dr. Beat Wüthrich, vice-président eco-bau, a appelé à recourir aux connaissances des utilisateurs tout au long du processus de planification. Martin Stocker, vice-président du NNBS, a plaidé pour une approche holistique de la construction durable et pris fait et cause pour le BIM. Marc Mächler, président de Minergie, a souligné que la durabilité doit aller de pair avec le confort. Amadeo Sarbach, président du CRB, a rappelé que les normes et standards ne doivent en aucun cas limiter la liberté de conception. Pour terminer, Stephan Wüthrich, professeur à la Haute école spécialisée bernoise, a souligné l'importance d’une bonne communication dans les projets.

Environnements de travail stimulants

Stefan Camenzind, premier conférencier principal et directeur général d’Evolution Design, s'est demandé quelles sont les conditions pour travailler de manière optimale. Sa thèse principale est la suivante: "Le design n’est au fond pas si important". Il est par contre crucial de développer l'environnement de travail à partir des besoins du client. Pour illustrer son propos, il a présenté la transformation du bâtiment de l'entreprise Puls Vario Sàrl à Vienne. Après une analyse approfondie des étapes de travail, quatre zones ont été créées pour favoriser des conditions de travail optimales, à savoir les zones Retrait, Dialogue, Création et Partage. Analyser le monde du travail de manière empirique et scientifique est à son avis essentiel pour la bonne conception du lieu de travail.

Planifier les besoins, évaluer les performances

Le Prof. Dr.-Ing. Ulrich Schramm de la Haute école spécialisée de Bielefeld a mis l’accent sur une planification des besoins orientée sur les utilisateurs. Pour lui, cette planification se déroule au début d'un processus à plusieurs phases. L'évaluation systématique des bâtiments constitue une aide précieuse. Intégrer les résultats de manière correcte dans la planification permet de réaliser des améliorations qualitatives substantielles. A travers l'exemple d'un nouveau bâtiment sur le campus Minden, il a expliqué comment tirer profit des résultats d’un sondage auprès des utilisateurs.

La commande: un facteur de réussite

L'architecte cantonal de Berne, Angelo Cioppi, a abordé le défi que constitue la gestion des portefeuilles immobiliers dans l'administration publique. Son credo: "Nous construisons pour nos utilisateurs". Pour obtenir des bâtiments flexibles et durables, le canton de Berne s'appuie fortement sur la séparation des systèmes. Pour lui, il est également primordial d'intégrer dès le début dans le projet des surfaces stratégiques non attribuées. L'influence du pilotage du projet est aussi souvent sous-estimée. Le fait qu'une commande puisse être achevée avec succès dépend notamment de la présence dans le projet d'une personne clef qualifiée et expérimentée.

Trois exemples concrets à Berne

Sur la base de trois projets concrets, il s'est agi ensuite d'illustrer la mise en pratique du recentrage sur les utilisateurs. Donat Senn, directeur de GWJ Architektur SA, a présenté le nouveau projet de construction Heart and Vascular Centre de l'Hôpital de l'Île à Berne. Les planificateurs ont subdivisé le bâtiment selon les fonctions: étant donné que les exigences relatives à la zone de traitement (en bas dans le bâtiment) différent de celles relatives aux soins (en haut dans le bâtiment), il a été décidé de partir sur de grandes surfaces en bas, alors qu’aux étages supérieurs, il s’agissait d'être attentif à une disposition des espaces le long des façades pour profiter de la lumière du jour.

Le premier lotissement sans voitures en Suisse a constitué le deuxième exemple. Pour l'architecte Hanspeter Bürgi de Bürgi Schärer Architekten AG, qui a participé à la planification, le lotissement «Burgunder» a devancé certaines tendances. Il a vu le jour grâce notamment à l’implication des utilisateurs et il est ainsi devenu un projet pionnier d'habitat urbain sans voitures.

Pour terminer, Harald Schroedl de Losinger Marazzi a pris comme exemple l'immeuble de bureaux Espace Post pour expliquer comment réaliser une construction répondant aux besoins dans le domaine des immeubles de bureaux. Il a également plaidé pour la participation le plus tôt possible des utilisateurs. Pour l'Espace Post, la démarche participative a débuté parallèlement au gros-œuvre. Cependant, Schroedel a également avancé l'hypothèse que dans la planification, les normes vont au-delà des besoins réels des utilisateurs et qu'elles peuvent conduire ainsi à un surdimensionnement des installations techniques du bâtiment. Il en veut pour preuve par exemple, les valeurs effectives de consommation pour le refroidissement, qui sont sans exception nettement plus faibles que celles prévues par les normes.

L'après-midi, quatre ateliers parallèles sur différents sujets ont été organisés. Deux excursions ont permis de visiter le lotissement «Bourgogne» et le siège principal de la poste «Espace Post». Les visites ont été des occasions supplémentaires pour approfondir les principes de la construction durable et adaptée aux besoins.

Une conclusion de la manifestation: la construction porteuse d'avenir nécessite des concepts de bâtiments flexibles et surtout l'implication précoce des utilisateurs. Le prochain congrès Construction durable aura lieu le 26 mars 2020.